Pouvoir politique et croyances mystiques en Afrique : Une lecture croisée de Madame la Présidente de Fatou Fanny Cissé et En attendant le vote des bêtes sauvages d’Ahmadou Kourouma

Abstract

Malgré l’abondante littérature sur la sorcellerie et la dynamique du pouvoir en Afrique, il subsiste une lacune importante concernant la manière dont la sorcellerie est représentée dans la littérature africaine comme un site de résistance et de subversion. Cette étude se propose de combler ce vide en analysant la représentation de la sorcellerie et sa relation avec la dynamique du pouvoir dans  En attendant le vote des bêtes sauvages d’Ahmadou Kourouma et Madame la Présidente de Fatou Fanny Cissé. La sorcellerie, thème récurrent dans la littérature francophone africaine, est explorée par des auteurs tels que u’Henri Lopes, Véronique Tadjo, William Sassine, et bien d’autres, qui la présentent souvent comme un pilier sur lequel les leaders africains s’appuient pour asseoir leur autorité. Toutefois, les implications néfastes de la sorcellerie  dans des fléaux comme la dictature, la corruption et les conflits, caractéristiques de la littérature postindépendance, n’ont pas encore été pleinement explorées. Cette recherche vise à mettre en lumière le rôle de la sorcellerie dans la gouvernance africaine et à révéler son impact négatif sur les sphères économique, sociale, politique et culturelle. Elle s’appuie sur une méthodologie combinant l’analyse littéraire et la théorie critique, en particulier la sociologie littéraire, pour démontrer comment la sorcellerie devient une métaphore du pouvoir et un outil de subversion des idéologies dominantes. Guidée par la problématique suivante : « Comment les auteurs africains représentent-ils la sorcellerie comme site de résistance et de subversion, et que révèlent ces représentations sur la dynamique du pouvoir en Afrique ? », cette étude ambitionne de proposer de nouvelles perspectives sur la manière dont la littérature africaine traite la sorcellerie dans ses liens avec le pouvoir. Les résultats attendus contribueront à une meilleure compréhension des mécanismes de domination et de résistance dans les sociétés africaines et souligneront l’importance de l’analyse littéraire dans l’étude des relations de pouvoir.